Comment apprendre le code pour monter sa startup ?

Comment apprendre le code pour monter sa startup ?

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par Félix Gaudé, CEO
28 juillet 2021

L'histoire d'Anthony, qui a appris l'informatique pour monter sa startup : Studiomatic, le leader européen des réservations de studios en ligne.

Apprendre l’informatique pour changer le monde

Toutes les semaines, l’émission Les casseurs de Code, donne la parole à des personnes qui ont appris le code pour ajouter une corde de plus à leur arc, de concrétiser des idées, de laisser libre cours à leur créativité, d’acquérir un état d’esprit. Ces personnes n’avaient pas toute vocation à devenir dev. Mais toutes ont découvert de nouveaux horizons et de nouveaux métiers. Comme dirait l’autre :

Code isn’t the thing, it’s the thing that gets us to THE thing.

Comment apprendre le code pour monter sa startup ?

L’histoire d’Anthony Amar, qui a appris le code pour monter son entreprise

Voici la retranscription de l’épisode d’Anthony, qui a fait THP en 2017. L’épisode est disponible au format audio à cette adresse. Et la retranscription ci-dessous :

Pourquoi avoir appris à coder ?

Félix

Bonjour Anthony.

Anthony

Salut Félix!

Félix

Merci beaucoup d’avoir répondu présent à ce nouveau format qu’on lance. Anthony, qui a fait THP il y a 4 ans, en 2017. L’été 2017

Anthony

Déjà.

Félix

Déjà, le temps passe vite. La toute première session de THP. Je pense qu’on aura le temps un peu d’y revenir parce qu’il y a des trucs un peu marrants à dire.

Anthony

Carrément !

Félix

Mais d’abord, ce qui m’intéresse, c’est : qui étais-tu, Anthony, il y a 4 ans. Pourquoi t’as fait THP ? Pourquoi t’as sauté dans la marmite du peer-learning ?

Anthony

Ahlala, qui j’étais il y a 4 ans, alors avant THP mon métier principal et ma passion dans la vie, c’était évidemment la musique. Donc voilà, j’étais musicien, je jouais de la guitare et je jouais avec plusieurs groupes, donc je faisais des concerts un peu tout le long de l’année. Je faisais des sessions de studio, je donnais des cours de guitare, de MAO, des trucs comme ça chez Cultura et je gérais des studios.

Donc, je suis venu à THP pour une raison très simple, c’est que j’avais un projet d’entrepreneuriat dans les studios. J’avais un studio de musique qui marchait bien, qui était ouvert 24 heures sur 24 et qui commençait à avoir beaucoup de succès, sur lequel je passais énormément de temps. Et j’ai eu l’idée de me dire OK, je vais essayer de monter un studio autonome ouvert 24, 24, 7 jours sur 7 que tu peux ouvrir avec ton téléphone.

Evidemment, ça sentait un peu le truc un peu startup … Je pense que plein de gens se reconnaîtront là dessus. Donc, j’étais le fou avec l’idée, j’allais voir mes potes et je leur disais : « Ouais, tu ne connais pas quelqu’un qui fait du Dev ?

Félix

T’allais aux évènements de Find a CTO ou de Numa, ce genre de truc ?

Anthony

Alors je n’avais pas fait ces évènements. En plus, je n’y connaissais rien du tout. Le monde de la musique, et le monde du code c’est différent. C’est très, très éloigné. C’est un truc que je connaissais absolument pas. Donc, quand j’ai commencé à monter ma boite, déjà, je savais même pas qu’il existait des CTO et des trucs comme ça.

Un jour, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a beaucoup aidé et qui m’a mentoré dans la création de cette boite, qui a fait THP d’ailleurs. Karel m’a tout expliqué sur « Qu’est ce que c’est une startup » et on en est arrivé, à un moment où, évidemment, si tu veux faire un produit tech, il faut quelqu’un qui fasse de la tech, donc arriver devant les gens. « Salut, bonjour, j’ai une idée. On va avoir des millions de $$, tu veux pas travailler gratuitement pour moi, faire du code alors que tu pourrais être payé 45.000 euros par an dans une boîte à côté ? » Évidemment, t’imagines bien les refus.

Félix

Mais ton idée, en fait, si j’ai bien compris, tu voulais faire une plateforme de réservation studio en ligne. C’est ça?

Anthony

Ouais, en fait, une plateforme de réservation de studios en ligne. Mais plus que ça, avoir des studios sur lesquels, en plus de pouvoir les réserver, tu peux les ouvrir et les opérer avec ton téléphone à distance. En fait, les personnes vraiment ce qu’elles font, c’est qu’elles peuvent accéder à des studios 24/24 en les réservant et en les ouvrant avec leur téléphone.

Et fallait de la tech quoi, quand, à force de chercher, il m’a fallu bien un an quand même, une bonne petite année à chercher un profil sympa, une personne avec qui m’associer en mode CTO. Tu fais toujours des essais avec des gens un peu random comme le cousin de la cousine de quelqu’un, qui a écrit une fois dans sa vie des lignes de code, ou le mec qui travaille dans une banque et qui fait du Java.

En fait pendant que j’avais cette idée et que vraiment je développais et que je m’étais engagé dessus à la recherche de dev … j’étais à mi temps prof de guitare : une partie de la semaine, je donnais mes cours, ce qui me permettait de gagner de l’argent, et le reste du temps je commençais à bosser sur le projet. Je donnais toujours des concerts, je faisais encore quelques sessions studio et tout ça, et je m’occupais de développer le studio en attendant d’avoir de la tech. Et un moment, je me suis dit c’est bon, je vais m’y mettre et tester les fameux Udemy, Openclassroom …

J’ai fait évidemment Open Classroom parce qu’ à l’époque, c’était le site du zéro. Mais bon, ça et Udemy en fait, c’est hyper dur. J’avais du mal à me motiver. En plus, tu ne sais pas trop où tu vas. T’apprends l’HTML, le CSS … tu te retrouves avec un site ou des trucs qui ne bougent pas parce que c’est statique. Et donc t’as qu’un aperçu finalement du dev, t’es pas vraiment autonome, même s’assurer de ses bugs donc bref.

C’est hyper dur de les actionner. En plus encore moi, ça va, j’avais un projet en tête. Donc quand on me disait qu’il y avait un cours avec des notions très spécifiques d’un site Internet, comme coder un log in ou un truc comme ça, bon bah, tu comprends direct et tu vois l’idée vers où ça te mène. Mais en fait, c’était super dur de se motiver. Donc je me suis dit OK, ça commence à me plaire, il faut se dire ça en fait. Surtout, ça commence à me plaire, mais c’était dur de se motiver. Donc je voulais aller un peu plus loin et faire une formation de code. Tester ce que ça donne quoi. Et c’était au tout début de THP.

Félix

Donc la on est en 2017 ?

Anthony

Là, on est en 2017, j’avais 24 ans. J’allais sur mes 25. Ça devait être quelque chose comme avril-mai. Et donc Karel m’envoie un message, il fait « T’as vu ce truc là et tout », la seule pub que vous aviez dû faire à ce moment-là. La seule pub « Change ta vie, devient développeur ». J’ai testé, je me suis dit pourquoi pas? J’ai découvert en même temps Meetup, vous aviez fait un meetup de présentation et donc je suis venu.

Je m’en rappelle, c’était dans je ne sais plus quel bureau, mais c’était vers Saint-Denis et tout ça. Je me suis dit que ça avait l’air cool, tout le monde posaient pleins de questions, c’était vraiment le tout début. C’était vraiment novateur. Je n’y connaissais rien mais je me suis finalement laissé embarquer. J’ai commencé la session, c’était en juillet 2017, la grande session 2017 qui s’est très bien passée. Le THP tel qu’on connaît encore maintenant en groupe à la cool.

Je me rappelle moi le premier jour de la formation je ne pouvais pas y venir. J’avais un concert ce jour là. C’était mon dernier concert professionnel de musicien, puisqu’après j’ai complètement arrêté, plongé dans le code et puis voilà. J’avais trop culpabilisé. J’étais venue la veille pour aider Charles à ranger le hangar et je suis arrivé là bas, et c’était le squat total. Il n’y avait rien. Il n’y avait pas de tables et tout était vraiment galère.

Franchement, c’était génial. On arrivait dans le hangar qui était énorme et qui était fibré, avec l’électricité, alors que c’était un squat. Tous les gens étaient là et tu découvres plein de gens en même temps. Vraiment cette expérience là, du truc où t’arrive et d’un coup, tu vois tous ces gens là. En plus, The Hacking Project, le nom t’as un peu le mythe autour, t’es dans un hangar vraiment caché à Saint-Ouen. Je crois qu’en plus, Mr Robot sortait à cette époque là, je crois qu’on devrait être dans le milieu de la saison un. 

Donc il y avait en plus cet imaginaire que tout le monde avait du code, et t’étais là, tu te rejoignais avec tes potes et tout le monde sur les ordis … C’était invraisemblable. J’ai rencontré du coup mon groupe, finalement une des personnes avec qui j’ai cofondé Studiomatic in fine.

Félix

Ca c’est passé comment d’ailleurs ? Les cours ? Apprendre le code au final, ça se passe comment?

Anthony

Comment ça se passe? Je pense que c’est évidemment très variable pour plein de gens. Ça dépend de plein de choses. De ce que tu as fait avant, pour ma part, j’ai trouvé que c’était une expérience vraiment géniale. Ce n’est pas tant l’apprentissage du code en soi, mais plus l’apprentissage entre pairs. C’est ce qui était vraiment novateur dans mon esprit.

C’était la première fois que je voyais ce genre d’apprentissages, j’avais l’habitude d’être dans des trucs où c’était très : t’as un prof, un élève, le prof t’abreuve de connaissances. Tu récupères ça et tu en fais ce que tu veux. Là, c’était un truc ou tu avais pas de prof, que des ressources en ligne sur lesquelles tu pouvais avancer correctement à ton rythme mais t’étais tiré par ton groupe, par la qualité des gens qu’il y avait dans ton groupe. Tiré par la formation, parce que tous les jours, t’as quand même des choses sur lesquelles tu te commit.

Mais tu as des gens dans ton groupe qui vont défoncer la roadmap de la journée en deux heures. Les premiers algorithmes sur Ruby, t’avais des mecs qui avaient déjà fait un peu de code, qui étaient à 42 en même temps et qui faisaient les deux ces fous la.

Félix

Maxime, il allait vite non?

Anthony

Maxime il allait plutôt vite ouais. Il captait bien. Franchement, en général c’était lui le moteur du groupe. C’était Maxime qui tirait un peu le groupe et qui nous aidait à avancer correctement. Mais donc ouais t’en avait qui défonçait la roadmap en deux heures et t’en avait d’autres qui en fait au bout de 10 heures, étaient en pls complets.

Moi, je me sentais plutôt bien entre les deux. Franchement, ça c’est vachement bien passé. Évidemment, c’est hyper intense. C’est le premier truc qu’on remarque de toute façon à THP. J’avais encore mon taf à cette époque, pendant que je faisais THP, je donnais mes cours de guitare à mi temps. Donc je ne venais pas le mercredi, je ne venais pas le vendredi soir et je travaillais le samedi toute la journée, donc fallait que je rattrape les cours.

Du coup, finalement, je me suis dit que j’avais vraiment envie de le faire. Au pire, c’était pas non plus hyper cher. Si vraiment, je suis en pls complète, j’arrêterais. Je ferais une croix sur mon argent. Et puis j’aurai appris des trucs cool, j’aurais rencontré des gens, en fait, moi dans ma tête, c’était ça. C’était vraiment j’allais là bas, soit je rencontrais quelqu’un avec qui j’allais m’associer et le code n’était pas pour moi. Soit j’aimais suffisamment le code et finalement je faisais tout tout seul. L’idéal, c’était les deux. Finalement, j’ai eu les deux, donc je me suis associé avec Maxime. Après, on a continué à bosser sur Studiomatic.

Apprendre à coder pour lancer son projet

Félix

Mais attends, parce que-là, on est déjà a Studiomatic. Mais donc, pendant la formation, tu décides de lancer Studiomatic ?

Anthony

Moi, j’étais venu vraiment à THP pour ça. J’étais venu pour décider de bosser sur mon projet Studiomatic. Donc, au moment des projets finaux, quand vient le moment de choisir ce qu’on va faire avec l’équipe, j’ai proposé mon idée sur la table. J’ai cette idée là, je suis venu pour ça. Si vous êtes OK, on fait ça. Ils étaient tous hyper enthousiastes à cette idée. Ils m’ont dit qu’ils préféraient largement faire un projet final qui a du sens pour quelqu’un plutôt que de faire un énième Airbnb, que ce soit un truc qui va servir derrière avec un usage concret.

Du coup, on a commencé le projet final, avec une personne qui s’est greffée au groupe, Fadil, qui lui avait un background un peu dingue d’ingénieur en mécanique des fluides. Lui il codait pour pour la fusée Ariane. Il fait un peu de code je crois.

C’était la team complètement lunaire, on était 4. Elle était composée d’une journaliste, donc Léa, qui était en reconversion vers le code. De Maxime qui était social media manager à la base. De Fadil, qui était ingénieur en mécanique des fluides ayant travaillé sur Ariane 5. Genre le mec j’aurais jamais pu le rencontrer ailleurs. Improbable. Et moi le musicien. 

On s’était fait coloc avec un autre groupe qui faisait un autre projet, une sorte de réseau social, et on se faisait des sessions de code de la mort de 10 heures par jour dans l’appart de Liddy. C’était trop cool, trop bien, trop bon souvenir, trop l’impression c’était le meilleur des années lycée mais plus sérieux où tu avances correctement.

En fait, cet imaginaire de coder sur des canapés avec des pizzas qu’on a tous, qui est très fort, et tu te dis que t’es en train de le vivre. Et de temps en temps, tu avais d’autres personnes, d’autres groupes qui venaient. Marina avec ses cookies, c’était énorme, c’était incroyable, incroyable. Les sessions d’après, il y a des gens qui se sont pris des Airbnb avec des piscines et tout. Il y en a qui se sont dit, ça dure trois mois, on se loue une villa à Bali.

Ca c’était des génies. Je m’en rappelle c’était la session 3. Donc voilà, ça s’est fait comme ça. On a fait ce projet final pendant deux semaines. On a cravaché comme des fous.

Félix

Vous présentiez devant tout le monde et donc le rendu, t’as présenté Studiomatic comme tu l’imaginais?

Anthony

Franchement, j’étais super content du résultat. Évidemment maintenant, je le regarde avec un petit sourire en coin. J’ai plus beaucoup de ce code là, heureusement d’ailleurs. Mais j’ai présenté et le MVP était fonctionnel. On a fait la présentation et tout s’est plutôt bien passé. J’ai réussi à faire croire à Charles que les boutons qui se connectent avec Facebook et se connectent avec Google fonctionnaient vraiment. Alors que pas du tout.

On a pas eu de bugs pendant la démo. Il nous est quand même arrivé un truc un peu fou que je raconte du coup maintenant, comme je mentore souvent les groupes pour les Final Project et tout, un truc que je raconte toujours : ne faites jamais, jamais de push en prod juste avant votre présentation. Parce que moi ce qui m’était arrivé ce jour là de la présentation. On était trop content et tout le monde était comme des ouf!

On est parti de l’appart, on avait pushé notre dernière ligne de code. On ferme l’ordi, on court au métro, on va pour la présentation et j’arrive à la présentation. Je vois quelqu’un et lui propose de lui montrer le parcours client et tout. Donc je montre et j’avance, j’avance et je vais payer. C’est le moment du paiement ou ça finit avec la feature importante tu vois? Je clique. Grosse erreur 500.

Je me retourne vers Fadil et Maxime. Je fais les gars, on a un problème.

Comme des bourrins à essayer de modifier ça mais franchement, ça s’est super bien passé. C’était un tout petit truc à la con qui avait été passé juste avant, on supprime le bug. On arrive à pusher à temps. Le truc fonctionne, on fait les derniers tests. Et du coup, j’arrive pour monter sur scène

Lire Chapitre 2

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