Comment trouver un emploi de développeur web ? - THP

Comment trouver un emploi de développeur web ? - THP

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par Félix Gaudé, CEO
27 mai 2022

Si le métier de dév web en France est l’un des plus demandés par les entreprises, ces dernières veulent toujours des personnes “avec 2 ans d’expérience”. Mais comment avoir ces deux ans d’expérience, si personne ne veut vous donner sa chance ?

On nous pose souvent la question : comment trouver du travail en tant que Dév web junior ? En effet, si le métier de dév web en France est l’un des plus demandés par les entreprises, ces dernières veulent toujours des personnes “avec 2 ans d’expérience”. Mais comment avoir ces deux ans d’expérience, si personne ne veut vous donner sa chance ? C’est le serpent qui se mord la queue.

En quelques années d’expérience et des milliers de vies changées malgré le manque de “2 ans d’expérience”, nous avons repéré quelques astuces pour vous démarquer de la foule et ainsi décrocher votre premier poste.

Cet article est la synthèse de 4 tables rondes que nous avons faites sur le sujet “comment trouver son premier CDI”, vous pourrez les retrouver ici :
- Épisode 1 - Épisode 2 - Épisode 3 - Épisode 4

Ces tables rondes ont fait intervenir des personnes de tout bord :

Avant toute chose, sachez que chercher un premier emploi n’est vraiment pas aisé. C’est une activité ingrate : il faut faire semblant d’être psychologiquement au top de sa forme alors même que les impératifs financiers sont importants.

Nous vous proposons donc cet article très détaillé pour préparer au mieux cette période, depuis la fin de votre formation jusqu’au sésame de votre premier contrat. Nous avons pour cela interviewé 13 développeurs actuellement en activité pour vous donner tous leurs conseils et astuces pour bien s’y prendre.

Dans cet article, vous aurez des conseils pour :

  • Comment préparer sa candidature en amon
    • Comment continuer de se former
    • les astuces pour un portfolio et un CV réussis
  • Comment prospecter pour un job
    • Savoir dans quelles entreprises postuler
    • Comment court-circuiter les processus de recrutement
  • Comment préparer les entretiens
    • Quelles sont les compétences à démontrer
    • Quels tips pour mieux se vendre

👇 On y va ? 👇

1. Préparer sa candidature : le portfolio et le CV

1.1. Continuer de se former/ se spécialiser

Après une formation courte type bootcamp, le plus important est de ne pas rester inactif. Ne tombez pas dans le piège de vouloir « réviser » ce que vous venez d’apprendre, car en l’absence de cadre et du rythme intense imposé par ces formations, vous risquez d’y passer un temps considérable sans progrès notoire. Josselin Julien conseille de garder beaucoup de temps pour coder et de ne pas s’enfermer dans la recherche d’emploi. « Au bout de 4-5 mois j’étais devenu un commercial plus qu’un développeur tellement je passais de temps à me vendre au lieu de coder. »

Au contraire, poursuivre un projet final en groupe ou faire un stage sont de bonnes idées, car cela vous habituera à lire le code d’autres développeurs et vous aidera à acquérir les bonnes pratiques.

« Ne vous éparpillez pas à apprendre de nouveaux langages, perfectionnez ceux que vous connaissez déjà », conseille Quentin Plaud. Ainsi, si vous codez en Ruby, travaillez les Rspec qui sont très demandées en entreprise par exemple. « Pour le projet personnel, je me suis un peu éparpillé parce que je voulais voir comment fonctionnait le développement sur mobile avec React Native et Android Studio codé en Java, mais c’était un peu beaucoup et je l’ai regretté après. »

En effet, ne faites pas une fixette sur des technologies trop seniors. Par exemple en tant que junior on ne vous demandera jamais de mettre en place une configuration docker par contre on vous demandera de savoir l’utiliser » (3 lignes de codes qui se maîtrisent très bien en deux jours). De même, pour répondre aux besoins du marché, vous devrez parfois privilégier des outils moins performants, mais davantage utilisés en entreprise, renseignez-vous !

« Parlez du fait que vous cherchez du travail à votre entourage, à votre réseau parce qu’il y a toujours quelqu’un qui a entendu parler d’un poste disponible. Le stage que j’ai trouvé c’est grâce au bouche-à-oreille parce que c’est vraiment une toute petite start-up et je pense que je n’aurais jamais vu leur annonce autrement », explique Camille Le Lan-Toson.

De même, n’hésitez pas à demander aux personnes passées par la même formation que vous si elles ont des petits projets à vous confier ou à vous conseiller. Et surtout participez à des meet-up pour enrichir votre culture informatique, réseauter et trouver des projets intéressants.

En effet, la concurrence est rude face aux élèves qui sortent d’écoles d’ingénieur en informatique. « Il faut donc être pugnace, accepter d’essuyer des refus et être stratégique pour être employable le plus vite possible », nous dit Quentin, qui a eu l’idée de coder bénévolement pour une association afin d’ajouter une expérience à son CV.

Pour trouver ce que vous devez travailler en priorité après votre formation, vous pouvez lire les fiches de postes et même passer quelques entretiens pour identifier vos manques. « Faites-en 2 ou 3 et demandez un retour précis aux recruteurs sur les axes d’amélioration ». L’objectif, selon Tarek Dinkespiler, c’est de rendre votre profil le plus rassurant possible aux yeux des employeurs.

À ce propos, voici les principales failles observées chez les développeurs juniors par Paul-Yves Lucas ainsi que les moyens d’y remédier.

La principale faiblesse des jeunes développeurs, c’est la maîtrise de l’algorithmie et des structures de données. « Chez Captain Contrat, il y a une grosse abstraction dans la mesure où l’on manipule des données entrées en base par d’autres gens dans la boîte. Il faut donc savoir faire des filtres, des hash, des listes et être efficace pour ne pas y passer la journée ».

Si vous n’êtes pas à l’aise sur ce sujet, on vous conseille de vous entraîner sur Codewars et CodinGame et Starbase (learning by gaming).

« Vient ensuite la problématique du code propre et de l’usage des bonnes pratiques. En effet, lorsque vous travaillez sur un produit qui a plusieurs années d’existence, le code se doit d’être clair pour s’y retrouver facilement lorsqu’on y revient des mois après. » D’ailleurs, si vous voulez vérifier que votre code est propre, vous pouvez installer Rubocop (pour Ruby) ou ESlint (pour JavaScript). Enfin, si vous ne connaissez pas encore les principes KISS, Yagni, DRY, etc. il est temps d’y jeter un œil !

« Un défaut qui est moins évident à corriger, c’est le manque de compréhension des outils au sens très large par exemple : voir quelles variables ne sont plus utilisées (pour faire du code propre), faire des recherches rapides, connaître les éléments constitutifs de son langage de code, savoir comment une application est faite de manière classique, etc. ». Une meilleure compréhension demande de la pratique et beaucoup de curiosité. Il faut lire des livres sur son langage, se demander en permanence si on fait bien les choses et surtout lire la documentation des outils que l’on utilise (éditeurs de code notamment).

Ce dernier point fait écho, plus généralement, à un manque de connaissances en informatique et en particulier en ce qui concerne les BDD. « Il est intéressant de savoir comment modéliser une base de données, comment organiser son schéma en fonction des besoins du client et ne pas se contenter de faire des migrations et de cumuler les modèles. » Pour cela, il n’y a pas de recette miracle, il faut multiplier les tutos SQL purs jusqu’à être à l’aise.

Enfin, ce qui manque le plus cruellement aux développeurs juniors c’est : « du recul sur leurs envies ». Il faut savoir ce que l’on recherche pour le trouver. Aussi, interrogez-vous sur ce dont vous avez besoin dans votre futur poste. « Est-ce qu’en tant que junior vous allez juste faire des proof of concept sans jamais que votre code ne passe en prod ? Est-ce que vous allez faire du vrai peer-programming ou est-ce qu’on va vous dicter quoi faire ? Quel est le ratio juniors/seniors et quel est l’accompagnement dont vous pourrez bénéficier ? » Ces questions, il faut également les poser en entretien pour montrer que vous êtes intéressés, mais exigeants.

« Sachez qu’il y a deux types de dévs, continue Clément Le Cuillier : les personnes qui vont exécuter les specs qu’on leur aura demandées et les dévs « problem solver » qui sont repérables justement au fait qu’ils aient des side-projects. Et si vous êtes un problem solver, vous allez sûrement préférer avoir un travail plus transversal et stimulant que juste faire ce que vous savez faire. Mais pour ça il faut vous construire un bon portfolio. ».

En résumé, il faut continuer à se former après sa formation, voici ce qui manque en général aux profils juniors :

  • Continuer à faire des projets pour améliorer sa technique. Cela peut être en travaillant sur un projet final, ou en faisant des projets pro bono pour des associations par exemple !
  • Réviser quelques concepts un que les juniors maîtrisent moins bien : code propre, bonnes pratiques, algorithmie, structures de données, structuration de Bases de Données
  • Enfin, avoir suffisamment de recul pour savoir précisément ce que vous voulez. Si vous savez où aller, le chemin que vous prendrez sera forcément plus court que si vous y allez à tâtons

Nous avons parlé du portefolio plus haut. Voyons donc ensemble comment s’y prendre.

1.2. Les tips pour un CV et un portfolio réussis

Le portfolio et la lettre de motivation sont les sésames qui doivent vous permettre de décrocher un entretien. Aussi, il faut s’atteler à rendre votre profil le plus attrayant possible tout en rassurant l’employeur sur la véracité de vos compétences.

Le premier tips que nous pouvons vous donner, c’est de vous créer un portfolio qui soit propre et clair, sans pour autant vous prendre la tête. Pour Luca Montaigut, les portfolios codés sont à bannir : « un portfolio n’est pas un projet en soi, en tant que développeur vous êtes censés êtes capables de créer un site internet basique alors ne vous compliquez pas la tâche car la plus-value d’un portfolio codé est nulle ». Pour Luca, mieux vaut alors faire un portfolio en pdf avec simplement des screens des projets, des liens et une petite description à chaque fois. Un autre détail qui fera toute la différence, c’est de ne pas garder les « Read me » autogénérés, mais de rédiger les siens : « une explication, un lien voire même une petite photo ça change tout » confirme Josselin. D’ailleurs, vous pouvez regarder cette courte vidéo de Boris Gilles pour bien vous y prendre.

Ce qui compte ce n’est pas tant le nombre de projets ou leur taille, mais la qualité de code et leur utilité. Aussi, évitez d’avoir plusieurs projets non terminés dans votre portfolio car cela pourrait donner l’impression que vous n’allez pas au bout de votre travail.

Néanmoins, n’hésitez surtout pas à mettre des projets réalisés pendant votre formation, en particulier les projets plus longs et en groupe (du genre projets finaux). Vous pouvez même les présenter comme des expériences pro puisque, comme pour un projet client, vous devez tenir des délais, collaborer avec votre équipe et présenter votre produit lors des demodays. « Moi j’ai des sites que j’avais faits en exercice chez THP qui servent réellement à des entreprises et ça me permet de dire en entretien que j’ai déjà été confronté à des problématiques utilisateur et que j’ai une vision produit au-delà du simple code », acquiesce Luca.

Cependant, nul besoin que vos projets soient d’une incroyable complexité pour les mettre dans votre portfolio ! La clé c’est d’être capable, à partir de vos projets, d’expliquer une problématique de programmation que vous avez rencontrée. Ainsi chaque fois que vous vous dîtes que vous pourriez faire une tâche plus efficacement ou que vous être frustré par l’utilisation que vous faites d’un outil, chercher comment y remédier. Par exemple Luca a réécrit Boostrap avec des variables simplement parce qu’il voulait en changer les couleurs. De même, il a codé un programme qui reprenait un template pour ne pas avoir à réécrire lenomdu_site.rb à chaque début de projet sur Ruby et il a réalisé un projet pyramide très ludique. « Pour être un bon codeur, vous devez être un peu flemmard et chercher à optimiser votre temps au maximum ».

« Si vous trouvez que votre portoflio n’est pas assez fourni, une solution rapide peut-être de s’intéresser aux projets en open source et de proposer quelques pull request pour remplir votre profil github » suggère encore Camille. D’ailleurs pour démarquer votre profil GitHub, on vous conseille de lire cette ressource de Guillaume Reygner qui est super bien faite.

Mais au-delà du portfolio, que devez-vous mettre dans votre CV pour être percutant ?

Pour Clément, pas de doute, « il faut mettre des mots clés car votre CV va être lu, au mieux de travers, au pire par des logiciels ». Faites ressortir l’essentiel : lisez les fiches de postes et notez les adjectifs qui reviennent le plus souvent ainsi que les compétences exigées pour les faire apparaître dans votre candidature. De plus, illustrez vos expériences par des exemples et donnez des métriques pour appuyer votre démonstration. Si les visites sur le site d’un de vos clients ont explosé grâce à vous, donnez des chiffres précis et demandez-lui de recommander vos compétences sur LinkedIn. En effet, il ne faut pas négliger l’importance d’avoir un profil à jour et dynamique sur LinkedIn (plus de 500 relations, des postes réguliers) car cela est signe d’employabilité pour les recruteurs.

Là encore, si vous voulez rassurer sur les connaissances acquises pendant votre formation et vous entraîner pour les entretiens techniques, vous pouvez passer des certifications LinkedIn, très valorisées par les entreprises. Lorsque vous serez plus à l’aise sur votre langage, et si vous avez envie d’élargir votre socle de compétences, Tarek recommande de s’intéresser au cloud et de passer les certifications Google, Azur ou AWS de niveau 2 sur 4.

Enfin pour ce qui est de la lettre de motivation « sachez que si c’est chiant à écrire, c’est chiant à lire. Donc faites-vous plaisir et choisissez bien les boîtes que vous voulez viser» insiste Luca.

En résumé, voici les astuces importantes pour réussir votre CV et portefolio :

  • Optez pour un portefolio avec des projets simples, mais qui démontrent une capacité à résoudre des problèmes avec votre niveau
  • Si vous trouvez que votre portefolio n’est pas assez fourni, ne pas hésiter à contribuer à d’autres projets (cf. conseil de la partie plus haut)
  • Pour le CV, il faut qu’il soit clair et raconte votre histoire personnelle. Ne le surchargez pas

Maintenant, dans quelles entreprises devriez-vous postuler en tant que dévs junior ? C’est ce que nous allons tenter d’éclaircir dans cette deuxième partie.

2. Prospecter pour un job

2.1. Dans quelles entreprises postuler en tant que dév junior

Pour commencer, ne ciblez pas tout de suite vos entreprises préférées. Laissez-vous du temps pour bien vous préparer et passer quelques entretiens avant.

Ensuite, ne vous censurez pas car comme le dit Paul-Yves, « ce que cherchent les équipes dév qui recrutent, c’est le mouton à 5 pattes ». Les offres dans ce secteur ont toujours énormément de critères et vous n’en cochez probablement pas la moitié, et ce n’est pas parce que vous êtes incompétentes, mais bien parce que les chargés de recrutement manquent de recul sur les besoins dans ce secteur. « Pour la petite blague, j’ai déjà vu des offres à l’époque qui demandaient minimum 6 ans de pratique sur React alors qu’il n’avait que 4 ans d’existence » surenchérit Boris.

Quand Luca a postulé chez uptime.ac, il a choisi de travailler avec une équipe de seniors pour continuer à apprendre et de se challenger sur une stack qu’il ne maîtrisait pas du tout. « Je trouvais la stack hyper intéressante parce qu’elle était proche du fullstack : de l’AOT, du mobile, du backend en Python, des front en typescript et React qui communique avec GraftQL. » Il n’avait écrit une ligne en python, ne connaissait pas GraftQL ni typescript et pourtant, il a eu le poste. Ne vous interdisez pas de postuler sur un langage que vous ne connaissez pas, après tout ce ne sont jamais que des boucles et des variables.

Tarek poursuit « quand on est développeur, changer de langage ne requiert qu’un petit temps d’adaptation ». Lui aussi a obtenu un emploi qui demandait de maîtriser Node alors qu’il n’avait jamais touché à JavaScript. De plus, comme le dit Ryan Zidago, « apprendre un langage de programmation en entreprise c’est très simple parce qu’il y a la codebase comme exemple ».

En bref, postulez où vous voulez, ce qui compte ce n’est pas ce que vous savez faire aujourd’hui, mais ce que vous serez capables de faire pour la boîte quand elle vous aura formés.

D’ailleurs, une bonne porte d’entrée pour les développeurs juniors, c’est les ESN, Entreprise de Services Numériques (autrefois SS2I) car elles ont besoin de beaucoup de main d’œuvre, qu’elles sont moins regardantes sur le niveau comme elles ne sont pas le client final et ont plus de moyens pour vous former en interne. Les tests techniques se résument généralement à de la logique ou de simples questions pour voir ce que le candidat comprend. De plus, nous dit Charlotte Favier, « vous êtes souvent envoyés en mission directement chez le client et pouvez donc vous retrouver à travailler dans de très belles entreprises ». En fait le plus gros avantage des ESN c’est qu’il y a des commerciaux pour vendre vos services et donc vous trouvez beaucoup plus facilement preneur qu’en vous vendant tout seul. Attention cependant, si vous voulez être placés en entreprise, visez les petites ESN, sinon vous risquez de vous retrouver sur un plateau technique. Finalement les ESN vous ouvrent la voie vers un CDI de bon niveau grâce à la richesse des expériences qu’elles vous proposent.

Si l’idée de travailler dans différentes entreprises vous intéresse, pensez aussi à regarder ce que proposent les agences web ou alors lancez-vous dans le freelance si ce n’est pas, à notre avis, la meilleure option en tant que junior. Voyons ce que les développeurs que nous avons interrogés en pensent :

« Je ne conseille pas de commencer en tant que freelance pour plusieurs raisons » explique Tarek. « Déjà parce que vous allez devoir gérer beaucoup d’administratif, de juridique et démarcher des clients en plus de votre travail de développeur. Dans ces conditions, il est difficile de dégager du profit d’autant que nombre de clients ne se rendent pas compte qu’un site n’est pas un achat que l’on fait en seule fois, mais bien un investissement dans le temps long qui requiert une maintenance régulière. Ensuite, parce que cela demande une grande qualité d’adaptation lorsque vous travaillez sur un site que vous n’avez pas vous-même construit. Il faut écrire un code qui correspond à la boîte et dialoguer en permanence avec le product manager, le designer etc… Autant de compétences qui ne s’improvisent pas lorsque l’on n’a jamais travaillé en tant que développeur en entreprise ». Voilà pourquoi nous vous conseillons de vous fixer cet objectif à 2 ou 3 ans après votre formation, le temps de pouvoir rivaliser avec des codeurs plus expérimentés.

En tout cas, ne proposez jamais vos services en dessous du prix du marché, cela serait contre-productif, voire n’inspirant pas confiance. Et si vous voulez absolument être freelance essayez d’avoir des amis développeurs que vous pouvez contacter en cas de blocage et pensez à interroger la communauté des développeurs sur le site Stack overflow.

Pour Ryan, pas de doute : mieux vaut trouver un CDI car les entreprises qui vous recruteront en tant que junior vous aideront à monter en compétences, « c’est comme si vous étiez payés pour faire des erreurs ». Mais pour cela, il faut être exigeant dans sa recherche, et s’assurer que vos potentiels futurs collègues sont compétents et qu’il y a au moins un sénior dans l’entreprise (lead dev, engineering manager ou CTO) qui sera présent à vos côtés pour vous aider.

En résumé, voici les points importants à retenir lors de recherche d’entreprise :

  • Ne vous censurez pas ! Les entreprises cherchent des moutons à 5 pattes qui n’existent pas donc mettent plein de mots clés dans les offres. Comme dit l’adage : qui ne tente rien n’a rien
  • Les Entreprises de Service du Numérique sont un très bon moyen pour les juniors de commencer leur carrière. N’hésitez pas à postuler dans une agence à taille humaine
  • En ce qui concerne le début freelance vs. CDI, nous ne recommandons pas forcément de commencer sa carrière par du Freelance, mais c’est tout à fait possible de le faire si vous vous sentez à l’aise

2.2. Court-circuiter les proccess de recrutement

Là encore, LinkedIn est votre allié. Clément explique qu’en appliquant les techniques de prospection et d’emailing vous obtiendrez forcément des résultats. Il faut donc que vous identifiiez les bonnes personnes dans les boîtes, que vous fassiez vos recherches sur l’entreprise et vous leur envoyiez plusieurs mails ou messages. « Cherchez les profils de dév qui vous semblent les plus cools : ceux qui ont la même formation que vous, ceux qui ont l’air de s’éclater dans leur entreprise ou encore ceux qui bossent sur des stacks techniques ou des projets qui vous intéressent et contactez-les directement ».

Pensez d’ailleurs à regarder comment sont constituées les équipes de dév, souligne Charlotte : « est-ce qu’ils ne prennent que des ingénieurs ou est-ce qu’il y a des profils de reconvertis aussi ? Combien il y a de seniors et de juniors dans la boîte ? etc… »

En effet, vous accrocherez ainsi leur curiosité et pourrez peut-être contourner les process de recrutement mal ficelés et fastidieux. D’autant plus que certains employés reçoivent une prime de cooptation s’ils font entrer une nouvelle personne dans l’équipe. Ils auront alors tout intérêt à pousser votre candidature.

Nul besoin donc de démarcher beaucoup d’entreprises, il vous faut simplement miser sur la qualité des échanges avec l’équipe déjà en poste. Attention, cela implique aussi de relancer les gens après un premier contact pour demander des nouvelles de votre candidature. « Pour mon premier job, j’ai été le seul à rappeler le patron sur 80 candidats et c’est ce qui fait que je l’ai eu » raconte Clément.

L’avantage des candidatures spontanées, c’est que même si vous n’êtes pas pris tout de suite, on pensera à vous s’il y a du turn over dans l’équipe ou si la boîte grossit. Petit tips de Félix Gaudé, CEO de THP, à ce sujet, notez bien qu’en général une entreprise de la tech qui lève des fonds, le fait pour recruter. Ainsi, si une jeune pousse vient de lever, n’hésitez pas à envoyer une candidature spontannée. Pour repérer les dernières levées, faites un tour sur Maddyness ou AngelList.

Par ailleurs, si on vous dit « revenez quand vous aurez plus d’expérience » notez-le, ça vous fait un petit carnet d’adresses et ça vous lancera quand vous chercherez un autre emploi. Faites aussi un petit résumé de ce qui s’est dit, du process de recrutement pour être mieux préparé la prochaine fois (et aussi parce que c’est utile lors des négociations de salaire).

3. Préparer les entretiens

3.1. Les tests techniques et questions sur votre niveau en informatique

Nous allons nous intéresser aux entretiens techniques en fonction du type de contrat de nos interviewés.

Pour les juniors à la recherche d’un CDI, voici ce à quoi vous devez vous préparer si vous postulez dans une grande ESN : « Pour Sopra Steria, j’ai eu très peu de cas pratiques, relate Clément, j’ai surtout fait des tests de logique et des QCM de culture générale en informatique ». Voici d’ailleurs quelques exemples de questions en JavaScript, mais n’hésitez pas à compléter avec des exemples de questions sur d’autres langages.

« En startup par contre, j’ai eu des cas pratiques où il fallait coder des migrations en Ruby on Rails et travailler sur des tooltips (info-bulle) en front et ça m’a pris environ 20h à faire ».

Charlotte n’a pas eu de test d’algo à faire en start up : « j’avais une API avec le jeu «pierre, feuille, ciseau » qui correspondait à ce qu’on avait pu faire à THP. Et la deuxième partie de l’entretien, c’était en live avec le CTO et un autre dév où on rajoutait des fonctionnalités sur ce qu’on avait fait chez nous. » Pour un autre entretien chez Pennylane, une entreprise de comptabilité, « il fallait coder sur Ruby en live et ils posaient des questions sur tes choix. Puis on passait sur Rails et il fallait faire de la pagination avec les contrôleurs. Finalement ce qui comptait le plus c’était la manière de réfléchir aux problèmes et la capacité à expliquer ses choix. »

Josselin, en tant que freelance, a passé lui des tests vraiment très techniques : « on m’a même demandé parfois de faire une application en une semaine pour montrer que je savais brancher une API à React. » « J’ai fait plus d’une centaine d’entretiens en 2021 et ceux où j’ai été pris, c’est quand il n’y avait pas de tests parce qu’ils se fient à l’expérience et au lien."

À l’inverse, pour sa recherche de stage, Camille n’a pas trouvé les exigences très hautes. « En React, je devais juste faire un input, mettre une couleur et changer quelques trucs. Et pour le stage que j’ai eu je devais juste faire un kata avec le CTO. Et même si on ne réussit pas parfaitement le kata, ce qu’ils veulent vraiment voir, c’est comment on réfléchit, nos soft skills etc… »

Il ne faut donc pas négliger l’aspect humain dans le recrutement, les compétences ne font pas tout.

Paul-Yves et Boris, qui recrutent tous deux chez CaptainContrat le confirment : « je demande souvent aux gens s’ils ont été confrontés à du travail en équipe. Par exemple, avoir les bonnes pratiques de git (commits propres, branches bien séparées), ça peut être un super atout parce que l’erreur des commits directement sur master, c’est un point de friction commun dans les équipes de dév avec des juniors. »

En résumé, voici les types de questions techniques que vous aurez :

  • Cela dépend en général grandement de l’entreprise
  • Certaines vous donneront des tests techniques sur des applications à réaliser, d’autres vous donneront des questions d’algorithmie, d’autres des questions de culture générale informatique
  • Il faut se préparer et s'entraîner pour y répondre au mieux

Ce que recherchent les employeurs, ce sont : des gens qui ont l’envie et la capacité d’apprendre vite (qui peuvent changer de langage par exemple) et des candidats avec un bon sens logique (surtout à démontrer pour fullstack lors des tests d’algorithmie) qui sont là pour rester. « Votre montée en compétences est un investissement pour la boîte, il faut montrer que vous en êtes conscient, et que vous savez quels sont les objectifs et les enjeux pour eux ».

Voyons donc comment mieux communiquer lors des entretiens et améliorer ses soft skills de manière générale.

3.2. Des tips pour mieux se vendre

Pendant l’entretien, il vous faudra sourire, être sympa et rassurant, avoir du bagou et vous montrer intéressés en posant des questions. « Montrez-vous (raisonnablement) audacieux, adaptez-vous à votre interlocuteur et surtout parlez de ce que vous savez ! » rappelle Clément. Mieux vaut reconnaître que vous ne savez pas que d’être embauché pour un truc que vous ne savez pas faire. « Vous pouvez même en faire une force en affirmant que ce que vous ne savez pas faire aujourd’hui, vous saurez le faire demain ». Quoiqu’il arrive il toujours bien de présenter les choses sous un angle positif !

En fait, peu importe votre background du moment qu’il y a un « fit culturel » entre vous et l’entreprise. Si une boîte vous attire, portez attention à sa communication et en particulier aux valeurs dont elle se veut porteuse et faites les vôtres.

Pour prouver que vous n’êtes pas juste un nerd compétent techniquement mais incapable de communiquer avec le reste de l’équipe, mettez en avant vos expériences en groupe. « Si avant de devenir développeur, vous aviez un poste où vous échangiez avec d’autres services, vous pouvez être un atout parce que les développeurs ont du mal à se mettre à la place des autres, à être empathique (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas sympathiques par ailleurs), mais ils ne sont pas très empathiques » explique Clément. De même, si vous avez une expérience en vente, en conseil, en relation clients etc… parlez-en car ce n’est pas un profil commun dans ce milieu et vous sortirez du lot si vous réussissez à faire le lien avec le poste que vous visez. « En fait ce qu’il faut se dire c’est que dans les entreprises il y a un truc qui s’appelle la GPEC : la gestion des personnes et des compétences. Et si votre boîte commercialise un service en code (dans le cas d’une Saas par exemple), les meilleurs vendeurs, ce ne sont pas des commerciaux, mais des développeurs qui sont capables de rentrer dans les détails techniques du produit. Et dans ce cas votre profil est super intéressant et peut vous offrir une belle évolution ».

Pour découvrir quels sont vos soft skills, faites le test sur AssessFirst et pour travailler vos compétences personnelles lisez « Soft Skills : the software developer’s life manual» de John Sonmez (en pdf ici) et le livre Cracking Tech Career.

Attention, l’orthographe est également un soft skill important et un deal breaker quand elle n’est pas maîtrisée. Si vous faites souvent des fautes, vous pouvez suivre le Projet Voltaire (payant) ou les Mooc d’orthographe (gratuits, mais ponctuels).

4. Conclusion et ouverture sur le reste de la carrière

Il faut en moyenne 6 mois à un junior pour trouver un emploi stable. « Il y a un petit effet plafond de verre, explique Clément, le plus dur c’est de décrocher son premier job et de le tenir, après ça vous n’aurez plus jamais besoin de galérer ».

« Visez un premier CDI peu importe les conditions de salaires du moment qu’il y a des seniors pour vous apprendre plein de trucs. Pour votre deuxième CDI vous pourrez imposer vos conditions » confirme Tarek.

Retenez donc que la formation est éternelle, qu’il faut toujours se remettre en question, débloquer du temps pour coder et si possible trouvez-vous un mentor qui vous challenge.

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